Les Romains édifient
des constructions dans ce lieu et tracent une voie à proximité.
Les Templiers créent
sur le sommet tout proche : le Marc'hallah, une foire aux chevaux
qui sera transférée sur le placître.
A partir de 1669, la chapelle, dépendant
de la paroisse de Boquého, a son chapelain. Jusqu'à
la fin du 17ème, on y célèbre mariages et
sépultures.
En
1789, le religieux prémontré Hervé-Julien
Le Sage , prieur-recteur de la paroisse depuis 1783, parle de
la chapelle " presqu'aussi grande et aussi bien décorée
que l'église paroissiale ". Elu maire, en 1790, il
refuse de prêter serment à la Constitution civile
du clergé . Il doit laisser la place à son successeur
et trouve refuge quelques jours, au manoir de Keraudren espérant
exercer son ministère à la chapelle. Dénoncé,
il part en exil.
Sous la Révolution, Notre-Dame de Pitié est lieu
de rassemblement pour des " processions nocturnes ".
La chapelle est finalement vendue aux enchères comme "
bien national ". En 1804, son propriétaire M. Le Gonidec
de Kerhalic la prête à la Paroisse.
Durant
tout le 19ème, on s'y rassemble pour les fêtes de
la Vierge et durant le Carême. Les enfants y sont catéchisés
(Ordonnances de l'Evêque de Saint Brieuc et Tréguier
1809-1850-1879). Il y a alors deux pardons rassemblant les pèlerins
et attirant les jeunes qui dansent sur le placître après
les Vêpres. Lors des processions les fidèles vont,
à travers champs, jusqu'à la fontaine et des cavaliers
traversent le lavoir avec leurs chevaux enrubannés.
En 1925, elle est inscrite
à l'inventaire des monuments historiques.
En 1938, offices et pardons sont supprimés
en raison du mauvais état de la toiture.
Le 25 août 1944,
les hommes du quartier grimpent dans le clocher branlant et sonnent
la cloche à toute volée pour annoncer la libération
de Paris.
La chapelle est classée
" Monument Historique " par arrêté du 18
mai 1946.
Puis c'est la lente
agonie : ruinée, pillée, envahie par la végétation,
la chapelle se meurt.
En 1970, un groupe de
jeunes encadrés par un adulte passionné de vieilles
pierres, entreprend de dégager les ruines.
En décembre 1970, c'est la création
de l'association " les Amis de la Chapelle Notre Dame de
Pitié " qui va s'attaquer avec une belle détermination
à la renaissance de ce lieu.
Le 15 août 1974,
un nouveau Pardon y est célébré, le premier
depuis près de 40 ans !
Pendant
les années 1980 les travaux se poursuivent par le dallage
du chur et du transept, la pose de nouveaux vitraux et de
la verrière.
Les années 90
voient la restauration du calvaire, de la fontaine et de son lavoir,
du mobilier (jubé, retable, des statues).
Au 21ème siècle,
l'association engage un programme d'entretien du bâtiment,
peut-être aboutira-t-il à la couverture du clocher
?
Ainsi après
tant d'heur et de malheur, la chapelle vit à nouveau :
pardon, concert, expositions - entre autres manifestations - y
contribuent.
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