Cette chapelle a été fondée, par les seigneurs de KERAUDREN, au 15ème siècle ainsi qu'en témoigne une inscription, en caractères gothiques, encore lisible dans le transept en 1911 : " L'an mill IIICC IIIIXX et VI fut le bois de céans assis " c'est à dire " le bois de charpente fut posé en 1446 ". (réf. Bulletin paroissial de Boquého du 7 mai 1911)

 


De style gothique flamboyant, la chapelle se distingue par ses fenestrages, les sculptures du porche, les pinacles des portes latérales, les contreforts à double décrochement de la tour et les gargouilles représentant les 7 péchés capitaux (appelées aussi " paresses de Pitié ").


 

C'est un édifice imposant de 20 m de long, 7 m de large et 10 m de haut qui se compose d'une nef unique à laquelle fut ajoutée au 16ème siècle, côté nord, une chapelle privative.

 

La construction est en grand appareil. Les " compagnons " tailleurs de pierres ont gravé leurs signes dans la maçonnerie marquée de cercles, losanges, triangles et nombreux autres symboles identiques à ceux que l'on trouve au château de Pierre II à Guingamp.

 

Les Romains édifient des constructions dans ce lieu et tracent une voie à proximité.

Les Templiers créent sur le sommet tout proche : le Marc'hallah, une foire aux chevaux qui sera transférée sur le placître.

A partir de 1669, la chapelle, dépendant de la paroisse de Boquého, a son chapelain. Jusqu'à la fin du 17ème, on y célèbre mariages et sépultures.

En 1789, le religieux prémontré Hervé-Julien Le Sage , prieur-recteur de la paroisse depuis 1783, parle de la chapelle " presqu'aussi grande et aussi bien décorée que l'église paroissiale ". Elu maire, en 1790, il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé . Il doit laisser la place à son successeur et trouve refuge quelques jours, au manoir de Keraudren espérant exercer son ministère à la chapelle. Dénoncé, il part en exil.
Sous la Révolution, Notre-Dame de Pitié est lieu de rassemblement pour des " processions nocturnes ". La chapelle est finalement vendue aux enchères comme " bien national ". En 1804, son propriétaire M. Le Gonidec de Kerhalic la prête à la Paroisse.

Durant tout le 19ème, on s'y rassemble pour les fêtes de la Vierge et durant le Carême. Les enfants y sont catéchisés (Ordonnances de l'Evêque de Saint Brieuc et Tréguier 1809-1850-1879). Il y a alors deux pardons rassemblant les pèlerins et attirant les jeunes qui dansent sur le placître après les Vêpres. Lors des processions les fidèles vont, à travers champs, jusqu'à la fontaine et des cavaliers traversent le lavoir avec leurs chevaux enrubannés.

En 1925, elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques.

En 1938, offices et pardons sont supprimés en raison du mauvais état de la toiture.

Le 25 août 1944, les hommes du quartier grimpent dans le clocher branlant et sonnent la cloche à toute volée pour annoncer la libération de Paris.

La chapelle est classée " Monument Historique " par arrêté du 18 mai 1946.

Puis c'est la lente agonie : ruinée, pillée, envahie par la végétation, la chapelle se meurt.

En 1970, un groupe de jeunes encadrés par un adulte passionné de vieilles pierres, entreprend de dégager les ruines.
En décembre 1970, c'est la création de l'association " les Amis de la Chapelle Notre Dame de Pitié " qui va s'attaquer avec une belle détermination à la renaissance de ce lieu.

Le 15 août 1974, un nouveau Pardon y est célébré, le premier depuis près de 40 ans !

Pendant les années 1980 les travaux se poursuivent par le dallage du chœur et du transept, la pose de nouveaux vitraux et de la verrière.

Les années 90 voient la restauration du calvaire, de la fontaine et de son lavoir, du mobilier (jubé, retable, des statues).

Au 21ème siècle, l'association engage un programme d'entretien du bâtiment, peut-être aboutira-t-il à la couverture du clocher ?

Ainsi après tant d'heur et de malheur, la chapelle vit à nouveau : pardon, concert, expositions - entre autres manifestations - y contribuent.

   
 
 
 
   
   
   
   
Association des amis de la Chapelle Notre Dame de Pitié
accueil historique animations L'association Liens